Comment les arbres favorisent-ils des cours d’eau pleins de vie ?

A) Les réserves d’eau : les nappes aquifères

Les roches qui abritent de l’eau sont dites aquifères. L’eau y forme des nappes qui s’écoulent lentement, parcourant parfois de longues distances, sous la surface. Les nappes interagissent avec les milieux aquatiques, qu’elles alimentent en eau douce. Le processus inverse s’observe en hiver lors de la période de recharge

En sous-sol, l’eau peut parcourir plusieurs kilomètres, parfois même des centaines. À la fin de ce périple dans le sous-sol de la Terre, l’eau peut rejoindre la surface et quitter le domaine souterrain. Elle alimente ainsi les milieux aquatiques : rivières, milieux humides, eaux côtières, etc.

source : https://www.eaufrance.fr/les-eaux-souterraines-des-systemes-dynamiques

B) Les forêts et l’eau

L’eau de pluie s’infiltre petit à petit dans le sol, après avoir été freinée par le couvert végétal et retenue par la litière...Il n’y a pas d’érosion du sol ou de perte par évaporation. De plus, l’ombre offerte par la végétation, la protection face au vent, la présence d’une litière permettent de garder le sol humide, ce qui favorise la pénétration de l’eau. Les racines structurent et maintiennent le sol. L’eau reste à disposition pour les plantes dans ce sol et une partie descend vers les nappes souterraines se remplissent d’une eau « filtrée » lentement par le sol et sa biodiversité (bactéries, champignons, micro et petits organismes dans le sol). Dans les forêts préservées ou gérées durablement, le sol est naturellement riche en matière organique (couche de litière importante issue des feuilles mortes, branchages…) qui y favorise la vie, et ses fonctions de filtre sont maintenues.

C) Les impacts de la déforestation sur les cours d’eau

L’impact de la déforestation sur le cycle de l’eau est très important. Sans le couvert végétal l’eau ruisselle sur le sol, l’emporte et met la roche du sous sol à nue. Les nappes souterraines ne se remplissent plus, les cours d’eau se remplissent de sédiments (matière minérale) et de matière organique. Dans une eau plus trouble, il ne peut y avoir de photosynthèse, et donc ce sont toutes les chaînes alimentaires qui sont impactées. Sans photosynthèse, il y aura aussi absence de production de dioxygène, ce qui perturbera la respiration des animaux. Cela a pour conséquences une disparition de la biodiversité des cours d’eau.

Il y aura aussi moins d’eau potable à disposition pour les personnes (les nappes souterraines n’étant plus remplies).

Exemple : « Quand la déforestation menace l’accès à l’eau potable »

L’augmentation des phénomènes de ruissellement, inondations et glissements de terrain impactent la qualité de l’eau. Les eaux de ruissellement érodent les sols, apportant une plus grande quantité de sédiment dans les cours d’eau. Les points de collecte d’eau sont alors pollués, procurant de l’eau de moins bonne qualité aux populations et augmentant le coût de traitement de l’eau potable dans les pays disposant de telles infrastructures.

Ainsi, une étude de 2019 montre qu’entre 2000 et 2010, une perte de 14% des forêts du Malawi a eu le même effet qu’une baisse des précipitations de 9% sur les ressources en eau du pays.

D) Les impacts de la déforestation sur le climat local

Les forêts jouent aussi un rôle dans le cycle de l’eau et donc dans le climat local

Les plantes transpirent de l’eau : elles absorbent l’eau par leurs racines, puis l’évapore par les feuilles. Cette transpiration permet la circulation de la sève et des nutriments, et évite l’échauffement des feuilles. Un chêne peut ainsi rejeter 1000 litres d’eau dans l’air par jour ! Cette transpiration des végétaux, couplée à l’évaporation de l’eau par les sols, forme l’évapotranspiration.

La déforestation peut impacter le climat à des centaines de kilomètres de distance

Dans une étude de 2021, des chercheurs ont montré que la déforestation qui a lieu en Amazonie brésilienne perturbe le climat régional, jusqu’aux Andes péruviennes et boliviennes, se trouvant pourtant à plusieurs centaines de kilomètres. “À cause de la déforestation, les précipitations de la région seraient réduites de 20 à 40 % pendant la saison des pluies, aggravant les risques hydriques déjà élevés en raison de la perte des glaciers.”

La perte en couvert végétal de l’Amazonie brésilienne diminue le phénomène d’évapotranspiration, entraînant une baisse des précipitations et une augmentation de la température de l’air localement. Un impact qui met en lumière les enjeux internationaux des conséquences de la déforestation.

Conclusion

Sans forêt, le sol est entraîné par le ruissellement de l’eau, le vent, les glissements de terrain… La roche du sous-sol est mise à nue, l’agriculture, l’installation d’une nouvelle végétation sont compromises : c’est toute la biodiversité continentale qui est menacée.

Au final, les forêts et le couvert végétal en général, sont au cœur du cycle de l’eau, en limitant l’érosion du sol, favorisant un sol de qualité et un réseau hydrique vital pour la vie sur les continents.